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Chroniques d'antan

UN CURÉ BATTU PAR UN NOTAIRE

LA RÉVOLUTION AVANT L’HEURE À CHASSENON !

Lorsqu’on médit sur quelqu’un, le retour de bâton n’est jamais bien loin. Il y a plus de deux siècles, le vicaire de Saint-Hilaire-sur-l’Autize en a fait les frais.

Excédé par les misères que lui faisaient endurer Rousselière, vicaire de Saint-Hilaire, et son curé, le notaire de la même paroisse, Étienne-René Guérin de La Grange, avait dit à quelques-uns de ses proches :

_« Tôt ou tard, je rencontrerai ces deux bougres de prêtres, je les passerai par mes mains. Deux monseigneurs ne se rencontreraient point mais deux hommes se rencontreront » et à un autre, avait ajouté « je donnerai une volée au sieur Rousselière quand je le rencontrerai. C’est un bougre qui ne vaut rien et qui est plus mauvais que le curé ».

Il mit effectivement ses menaces à exécution.

Le samedi 5 juillet 1788, en fin d’après-midi, revenant à pied de Fontenay en récitant son bréviaire, le vicaire Rousselière, arrivé près du lac de Chassenon, fut tout a coup attaqué par un cavalier venant de derrière lui qu’il reconnut être le notaire Guérin de La Grange. Frappé et assailli de plusieurs coups de canne, il tomba à terre. Se relevant, il dit à son assaillant :

_« Ha malheureux, tu veux donc m’assassiner ? »

Guérin de La Grange continua de le frapper et le renversa à terre de nouveau en le traitant de « bougre » et de « jean-foutre ».

Le vicaire s’écria « au meurtre et à l’assassin » ce qui mit en fuite son assaillant.

Attirées par les cris, plusieurs personnes qui moissonnaient dans les champs alentours accoururent et trouvèrent Rousselière par terre, se débattant, en leur disant :

_« Je suis mort ! Soulagez-moi mes enfants ! Je viens d’être assassiné par ce coquin de La Grange ! »

Rousselière voulut que ce fût Louis Goguet, âgé de onze ans (quelques minutes auparavant, il glanait les blés avec sa mère un peu plus loin), qui le conduisit chez Belliard, fermier général au logis de Chassenon-le-Vieux. N’ayant pas assez de force pour le soutenir, le jeune garçon fit de nouveau tomber par terre le vicaire déjà mal en point. François Coirier, un autre moissonneur, releva alors le blessé et le conduisit chez Belliard où il le laissa, dit-il, « bien malade ».

Visité dans la nuit par un chirurgien de Fontenay qui le saigna et le pansa, le vicaire Rousselière fut mené le lendemain soir dans la capitale bas-poitevine pour être mieux soigné. Trois jours plus tard, il fut conduit en litière chez le curé de Chassenon pour être interrogé. Le juge seigneurial accompagné de son greffier observèrent alors sur le blessé plusieurs grandes contusions aux omoplates gauche et droite.

Après avoir interrogé Rousselière, le juge prit également les dépositions des moissonneurs qui étaient venus à l’aide du vicaire de Saint-Hilaire.

L’accusé, Étienne-René Guérin de La Grange, fut arrêté et emprisonné à Fontenay en attendant son

interrogatoire qui devait se dérouler le 25 juillet suivant au tribunal criminel de La Châtaigneraie (à cette époque, les affaires criminelles survenues dans la seigneurie de Chassenon étaient réglées au tribunal de La Châtaigneraie). Malheureusement, nous ne connaissons pas le verdict du procès. Tout ce que l’on peut dire, c’est que la sentence n’a pas dû être très lourde car on retrouve Étienne-René Guérin de La Grange quelques années plus tard toujours notaire mais à… Maillezais !

(Source : Archives départementales de la Vendée, B 111)

Guillaume PORCHET

 

 

DES CHIENS ET DES LOUPS

Les loups sont de grands voyageurs. Ils parcourent quotidiennement de vastes distances à la recherche de nourriture. Et il n’est pas rare d’en rencontrer même dans la plaine comme en 1798 et 1799 où deux de ces animaux sont abattus près de Coulonges. Quelques années plus tard encore, en 1819, à Saint-Pierre-le-Vieux, le maire se lamente des ravages qu’ils commettent et demande l’autorisation de faire une battue dans les bois de Maillezais.

Il faut attendre le début du XXe siècle pour voir les loups disparaître des départements vendéen et deux-sévrien après d’intraitables traques.

Mais ce ne sont pas les seuls canidés à causer bien des tracas aux populations rurales. Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, de nombreuses plaintes s’élèvent dans la région contre des chiens mal dressés. Il faut dire qu’en cette période troublée, leur présence rassure. Mais plutôt que de défendre leurs maîtres, ils attaquent les voyageurs qui passent à proximité des habitations. L’épouse de M. Jousserand, le châtelain et maire de Denant, en est victime à chaque fois qu’elle doit se rendre à Fontenay. Les fautifs sont Guionnet, le métayer de la ferme du Grand Champdoré à Darlais et Moreau, un autre fermier du village, qui possèdent à eux deux trois chiens « qui jamais ne laissent passer personne sans mordre le cheval sur lequel ils sont montés ». Le drame est même évité un jour de mars 1808 quand la monture de la châtelaine prend peur et s’enfuit au galop. Elle n’est arrêtée que deux kilomètres plus loin, vers Chassenon-le-Vieux, par des fermiers qui parviennent tant bien que mal à faire descendre la pauvre femme apeurée.

En 1808, on apprend par ailleurs que les chiens de Darlais ne sont pas les seuls à troubler l’ordre public. Dans la commune de Xanton, il y a aussi le chien du fermier de la Tabac qui « a arraché un pan de la redingote [au beau-frère de M. Jousserand] ainsi qu’un bout du manteau de M. Fleury de la Bionnière ». À Denant, ce sont Renaudet du bourg et Patarin de Sanguin qui ont chacun « un chien noir bourru ». Enfin, M. Jousserand rend compte qu’un officier des Deux-Sèvres étant venu le voir il y a peu de temps à son château de Denant, le chien de Renaudet « fit quatre trous au jarret de sa jument ».

Si les loups sont aujourd’hui disparus de nos contrées, ce n’est pas le cas des chiens domestiques ou errants qui, à l’occasion, font parler d’eux.

Guillaume PORCHET

UN OVNI AVANT L’HEURE À XANTON-CHASSENON…

C’est à partir de l’année 1947, avec l’affaire de Roswell notamment, que l’on a vu émerger partout dans le monde le phénomène lié aux objets volants non identifiés plus connus sous le terme d’OVNI.

Or, de nombreux phénomènes aériens ont été observés par l’Homme depuis plusieurs siècles sans qu’il en connaisse l’origine ou la nature. Parmi ceux-ci, un cas relaté dans la revue Phénomènes spatiaux s’est produit un soir de juin 1937 à Xanton-Chassenon.

Ce jour là, vers 23 h, « M. et Mme Barbot, accompagnés de leur fille et de leur gendre, M. Bénéteau, roulent en voiture sur la route qui relie Xanton à Chassenon quand, venant en biais de leur droite, tous voient s’avancer une énorme masse lumineuse, grosse comme deux charrettes de foin, et d’une teinte jaune-verdâtre. M. Barbot arrête la voiture, et les témoins qui en descendent sont alors littéralement aveuglés par cette lueur qui les entoure l’espace d’une seconde, et continue sa route à grande vitesse selon une trajectoire parfaitement rectiligne. Le lendemain, M. Barbot constatera que ses phares ne fonctionnent plus : les deux ampoules sont grillées ».

À cette époque, de telles observations sont encore rares et les médias ne relaient pas ce genre de manifestations. Il faut en effet s’imaginer que la télévision n’existait pas, encore moins internet ; l’électricité n’ayant fait son apparition dans la commune que six ans plus tôt.

Dans notre sud Vendée, une autre observation d’OVNI a eu lieu à Liez au mois d’août 1947 lorsqu’un jeune homme qui menait ses vaches au pré a vu très haut dans le ciel un objet brillant de forme cylindrique se déplacer à très grande vitesse stoppant net pendant trente secondes avant de repartir très vite et disparaître. Là aussi, le mystère reste entier…

Guillaume Porchet

 Sources : BOSC Pierre, « Étrange rencontre en juin 1937 sur la route de Xanton à Chassenon » dans Phénomènes spatiaux n° 32, juin 1972, p. 32-33 ; http://www.cnes-geipan.fr